Saint-Léons : des projets et des images
Saint-Léons
Écrit par Jean-Yves Bou et publié le 28 Jan 2017
4 minutes de lecture
Saint-Léons est un village situé à 20 km au Nord-Ouest de Millau, dans le département de l'Aveyron, l'ancien Rouergue.
esquisse préparatoire à la carte de Cassini, XVIIIe siècle - Cartothèque de l'Institut Géographique National - Saint-Mandé.
Aujourd'hui chef-lieu de commune, Saint-Léons était avant la Révolution française un petit bourg chef-lieu de paroisse et de seigneurie, important pour ses foires. Il se caractérisait alors par la présence d'un monastère, ancien prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye Saint-Victor-de-Marseille. Au XVIIIe siècle, le monastère fut sécularisé : il perdit son statut de prieuré bénédictin pour devenir le siège d'un chapitre de chanoines.
Je travaille sur Saint-Léons depuis 1998. Mes recherches ont commencé dans le cadre d'un doctorat, resté inachevé, qui portait sur la démographie et les structures familiales au XVIIIe siècle.
Ces recherches m'ont conduit à dépouiller intégralement les registres paroissiaux de Saint-Léons, Saint-Laurent-du-Lévézou et Mauriac, depuis leurs premiers actes, à la fin du XVIIe siècle, jusqu'en 1792. J'ai également dépouillé l'Etat civil de la période 1792-1850, les registres de notaires conservés pour le XVIIIe siècle, et en partie ceux des XVIe et XVIIe siècles, la justice seigneuriale (1730-1790), des archives administratives de natures diverses, depuis le XVIe siècle, et quelques archives familiales. À partir de cette masse documentaire, j'ai reconstitué les généalogies des familles de ces trois paroisses, intégralement de 1670 à 1850, et partiellement depuis le XVIe siècle. Je les ai complétées avec des actes de paroisses voisines.
Ce travail préparatoire m'a permis de rédiger un numéro de la revue Sauvegarde du Rouergue, de multiples articles et plusieurs chapitres d'un ouvrage collectif sur Saint-Léons.
L'objectif à terme est de publier trois ouvrages : un sur l'histoire du monastère, un autre sur l'histoire de la paroisse du XVIe au XVIIIe siècle, un troisième sur la société villageoise à la fin de l'Ancien Régime.
Sur ce site, je souhaite mettre en ligne des articles déjà parus et des textes inédits sur des sujets variés complétant les trois ouvrages projetés.
Le bourg de Saint-Léons
Il est bâti en amphithéâtre autour du monastère, ancien prieuré bénédictin dont il reste quelques bâtiments, alors que l'église fut détruite en 1580, dans le cadre des guerres de religion.
au premier plan, les bâtiments monastiques encore en place autour d'un jardin remplaçant l'ancien cloître.
Le château des prieurs, du XVe siècle, est toujours présent, dominant le village.
La paroisse de Saint-Léons
La paroisse antérieure à la Révolution française ne couvrait qu'une partie de la commune actuelle, mais comprenait aussi le hameau de Castries-Mourguiols, aujourd'hui dans la commune de Saint-Laurent-du-Lévézou.
Seigneurie et communauté
Le seigneur de Saint-Léons était le prieur bénédictin du monastère. Il avait droit de haute, moyenne et basse justice sur un territoire qui correspondait aux communes actuelles de Saint-Léons, Saint-Laurent-du-Lévézou et une petite partie de Saint-Beauzély. Il possédait également des droits sur d'autres territoires comme le domaine de Méricamp (commune d'Aguessac).
La seigneurie directe, c'est-à-dire les prélèvements fiscaux seigneuriaux comme le quart et le quint (correspondant au champart dans d'autres régions), étaient partagés entre le prieur, le moine camérier et le moine sacristain. Deux terroirs relevaient de familles nobles vassales du prieur, l'un aux Arènes, l'autre près de Mauriac.
La communauté d'Ancien régime, circonscription de prélèvement de l'impôt royal - la taille -, administrée par les consuls, s'inscrivait dans le même territoire que la seigneurie.
La paroisse de Saint-Laurent-du-Lévézou
La seigneurie et communauté de Saint-Léons comprenait également le village rural de Saint-Laurent-du-Lévézou, chef-lieu paroissial. Les limites de la paroisse de Saint-Laurent ne correspondaient pas exactement à celles de la seigneurie.
Le village de Mauriac
Mauriac, village-étape sur l'antique voie romaine de Millau à Rodez, était chef-lieu d'une paroisse qui ne s'étendait pas au-delà du lieu. Il comptait une centaine d'habitants au XVIIIe siècle et relevait de la seigneurie et communauté de Saint-Léons.
Des hameaux dépendant des paroisses de Gleyzenove, Saint-Amans-d'Escoudournac, Salsac-Azinières.
Quelques hameaux et domaines de la seigneurie et communauté de Saint-Léons relevaient de paroisses dont l'église se trouvait dans des communautés voisines : Gleyzenove dans la communauté du Ram, Saint-Amans-d'Escoudournac dans celle de Verrières et Salsac-Azinières dans celle de Saint-Beauzély.
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