Histoire de Saint-Léons (1) : Historiographie, sources et bibliographie

Saint-Léons

Écrit par Jean-Yves Bou et publié le 17 Nov 2022

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Histoire de Saint-Léons (1) : Historiographie, sources et bibliographie

Texte publié pour la première fois dans l’ouvrage collectif : Saint-Léons, des femmes … des hommes … et leurs racines, Cercle Généalogique de l’Aveyron, 2014

Le premier texte qui eut pour ambition de contribuer à l’histoire de Saint-Léons est le livre de paroisse rédigé par l’abbé Auguste Grimal, curé de Saint-Léons à partir de 1859. D’après les dates présentes dans le texte, il y travailla de 1860 à 1862. Le manuscrit, conservé dans les archives municipales, fut recopié par Albert Carrière. Cette copie se trouve à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron à Rodez. Dans ces Notes pour servir à l’histoire de Saint-Léons, l’abbé Grimal traita successivement des origines, de la seigneurie, de la commune, du prieuré, du monastère et de la paroisse. Il utilisa les nombreuses archives qui étaient alors à sa disposition, en résumant leur contenu, parfois en les citant in extenso et en traduisant les textes écrits en latin, ce qui rend cet ouvrage précieux. Longtemps considérées comme disparues, ces archives ont été récemment retrouvées dans le fonds 171 J (A.D.12). L’étude de Grimal présente quelques erreurs : son utilisation doit donc se faire avec prudence. L’histoire de l’abbé Grimal est également empreinte de considérations politiques, religieuses et morales, et de jugements de valeur très hostiles au protestantisme et à la Révolution française, nostalgiques de l’ordre d’Ancien régime.

Albert Carrière demeure le grand historien de Saint-Léons pour sa Monographie de la commune de Saint-Léons, publiée en 1940 dans un volume des Mémoires de la Société des Lettres de l’Aveyron. Pour réaliser cette étude, il utilisa le texte de Grimal, des témoignages oraux et toutes les notes tirées des multiples sources qu’il avait consultées dans la région de Millau et aux Archives départementales. Son ouvrage reprend et complète les thèmes développés par Grimal, mais ajoute d’autres chapitres organisés comme suit : géographie physique, géographie économique, agriculture, industrie et professions, commerce, voies et moyens de communication, géographie politique, mœurs et institutions, administration, vie religieuse et histoire. Instituteur de l’école publique, passionné par les sciences, il a une approche rigoureuse de l’histoire débarrassée des considérations idéologiques de l’abbé Grimal. Toutefois, le choix d’un plan thématique et la juxtaposition d’exemples pris à des périodes différentes tendent à minimiser certaines évolutions historiques.

Outre ces deux documents fondamentaux, des articles et des études ponctuelles citées en bibliographie permettent d’enrichir des aspects particuliers de l’histoire de Saint-Léons. En outre, la monographie de Marc Vaissière sur Saint-Laurent-du-Lévézou, commune et paroisse voisine qui faisait partie de la seigneurie et de la communauté de Saint-Léons, apporte un éclairage parallèle.

Il existe aujourd’hui d’autres sources accessibles sur lesquelles Grimal et Carrière n’avaient pas travaillé, d’autres façons de lire le corpus documentaire et d’autres travaux sur l’histoire de la région et du pays qui permettent de renouveler leurs études et de proposer une nouvelle monographie, en tenant compte de l’évolution plus générale de la manière d’écrire l’histoire. Les autres articles de ce site en sont des esquisses.

Les sources :

Les archives municipales de Saint-Léons, les Archives départementales de l’Aveyron et le Cercle généalogique de l’Aveyron sont riches de très nombreux documents. Mentionnons l’état civil depuis 1677, des registres notariés depuis le XVe siècle, le terrier de 1641, les mutations foncières de 1641 à 1791, trois cartons pour la justice seigneuriale au XVIIIe siècle, des documents fiscaux d’Ancien régime, diverses archives de la série J (principalement la série 171 J qui comprend les archives consulaires du XVIe au XVIIIe siècle et de la correspondance privée), des documents plus épars sur le monastère, le cadastre de 1823 et très nombreux documents inexploités du XIXe siècle. On trouve également des documents aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône, en particulier à la cote 1 H 1043 (fonds de l’abbaye Saint-Victor-de-Marseille, prieuré de Saint-Léons) et aux Archives municipales de Millau dans le fonds de l’hôpital au sujet des relations difficiles entre l’Hôpital général et Saint-Léons au XVIIIe siècle. Les archives de l’intendance (à Cahors et Montauban) et du Parlement de Toulouse contiennent des documents concernant Saint-Léons. L’accès à ces documents a été facilité par les contributions de Maurice Miquel, Jean Galtier, Frédéric Périer, Patrick Ozanne, Gisèle Husson, Jean Delmas, Marc Vaissière, Xavier Costes, Jacques Frayssenge et plus particulièrement Claude Petit.

Bibliographie principale :

BEDEL Christian-Pierre, Vezins, collection Al canton, Rodez, 1993. BOU Jean-Yves et JALADEAU Frédéric, Saint-Léons, Sauvegarde du Rouergue n°63, 1999. BOU Jean-Yves, série d’articles sur l’histoire des hameaux et des familles de la paroisse de Saint-Léons dans le Bulletin du Cercle Généalogique du Rouergue, de janvier 2005 à juillet 2011. BOUSQUET Jacques, « les débuts du monastère de Saint-Léons », dans P.V. de la Société des Lettres de l’Aveyron, t. XXXXI, 1973, pp. 399-405. BOUSQUET Jacques, Le Rouergue au premier Moyen Age (vers 800-1250), t.1, Rodez, 1992, p. 383 et suivantes. CARRIERE Albert, «Monographie de la commune de Saint-Léons, patrie de J.-H. Fabre», dans Mémoires de la Société des lettres de l'Aveyron, t. XXIV (1940), pp. 423-741. DAVID Pierre, Le Moulinau ou moulin de Costes commune de Saint-Léons, Nîmes, 1999. DUMAZY Juliette, « Le territoire seigneurial en Rouergue à la fin du Moyen Age : l’exemple de la baronnie de Sévérac », dans Rouergue, carrefour d’histoire et de nature, Rodez, 2003, pp. 13-23. L’article analyse un conflit sur les limites entre les seigneuries de Sévérac et de Saint-Léons au XIIIe siècle. DUPONT H., « contrat de construction du monastère de Saint-Léons en 1340 » dans P.V. de la Société des Lettres de l’Aveyron, t. XXXXI, 1973, p. 405-406. GRIMALDI, Les bénéfices du diocèse de Rodez avant la Révolution de 1789, publié et annoté par J. Touzery, Rodez, 1906. Article sur le prieuré p. 134 ; article sur la paroisse, p. 737. GRIMAL Auguste, Notes pour servir à l’histoire de Saint-Léons, [Livre de paroisse], vers 1860, copie manuscrite par A. Carrière, conservée à la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron ; original conservé à la mairie de Saint-Léons. LEMPEREUR Louis, État du diocèse de Rodez en 1771, Rodez, 1906. MIQUEL Jacques, L’architecture militaire dans le Rouergue au Moyen Age et l’organisation de la défense, vol. 1, 1981, Rodez. RIGAL Louis, « une enquête à Saint-Léons au XIIIe siècle » dans P.V. de la Société des Lettres de l’Aveyron, t. XXXV, 1945-1948, pp. 133-137. TISSEYRE Jean-Marie, « Les moulins de Saint-Léons », dans P.V. de la Société des Lettres de l’Aveyron, t. XXXXI, 1973, pp. 407-413. VAISSIÈRE Marc, De cada part del pueg, Saint-Laurent et Mauriac de Lévézou, 1995.

Sources complémentaires :

CHESNAYE des BOIS (F. de la ), Dictionnaire de la noblesse, t. VI, Paris, 1773, pp. 436-437, pour l’ascendance d’Alexandre de Flottes. LOURDOU Magali, Millau au temps des guerres de religion (v. 1560-v. 1582), mémoire de maîtrise soutenu à Toulouse-Le Mirail, 1997, pour contextualiser l’histoire de Saint-Léons pendant les guerres de religion et constater que plusieurs grands domaines étaient aux mains de protestants millavois. SOLENTE Suzanne, « Les manuscrits des Dupuy à la Bibliothèque nationale », dans Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 1927, vol. 88, pour la biographie de Jacques Dupuy. THILL Olivier, www.olivier.thill.perso.neuf.fr/bio/dupuy2.htm, pour la biographie de Jacques Dupuy. VAISSIÈRE Marc, De Roèrgue a Avairon, histoire administratives : des communautés du Rouergue aux communes de l’Aveyron, 2005.

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